Vingt trois heures cinquante neuf

J'ai envie d'écrire là, sur le vif. Le vif me pique et soudain j'ai envie de tout. Hypersensibilité, 1 minute avant demain. J'ai écrit des mots qui ne veulent rien dire. Je les aient assemblés, ils ont formé des phrases, ou ce qui pourrait le plus s'en approcher. Je ne sais pas le sens, j'ai laissé l'inconscient parler. Parce-que depuis que tu m'as avoué que tu ne rêvais pas, ou plutôt que tu ne te souvenais pas de tes rêves, je me suis mise à rêver exagérement. Il m'arrive même de rêver éveillée. Et cette nuit l'inconscient a pris le pas sur ma "raison", et j'ai vécu tout ce qui me fait horriblement peur, qui me remue les entrailles, qui me les bouffe, te voir avec une autre fille, te sentir amoureux de quelqu'un d'autre. Je suis égoïste. Mais tu m'appartiens putain, ouais, t'es à moi. Je sais qui faut pas que je sois comme ça, y a plus d'amour entre nous, mais si même toi tu l'avoues qu'on s'aime quand même...et tu t'en fous, et tu fais comme si de rien n'étais et... je t'aime moi. Je t'aime vraiment. Je veux pas que tu me réponde. Je veux pas que tu me fasses plaisir. Je veux que tu m'aimes. Ou pas. Je veux que tu me dévores des yeux ou que tu m'oublies. Mais j'exige la vérité. Et ce que je dis ce soir n'a aucun sens, et je m'en fous, et je suis libre et sans aucune goutte d'alcool dans le sang et pourtant j'aimerais, oui, j'aimerais à en crever pouvoir tout effacer de ma mémoire jusqu'à au moins demain matin. J'aimerais rire et pleurer d'ivresse, j'aimerais un lavage de cerveau, une purge de toi. J'idéalise et j'exige car je suis exigeante et je tombe de haut. La chute est longue, pénible, violente mais cela ne m'empêche pas de me relever et de grimper à  nouveau à l'horizontale, consciente de la future chute. Je m'égocentrie et tu ne dis rien. Il y a de points de suspension entre nous. Je n'ose briser le silence. Alors toi tu oses, et tu évites la vérité, tu t'embrouilles toi-même je crois. Peut-être qu'on est dans l'incapacibilité de se dire qu'on peut recommencer, après tout, on peut s'être trompé. On était parti sur de mauvaises bases, mais aujourd'hui tout à changé. J'ai l'air de vouloir me convaincre là ?
Je suis vive, je suis fatiguée, moralement et physiquement mais cette nuit je ne pourrais pas dormir. J'ai trop peur de rêver. 
Et tout ceci ne veut rien dire.

Sentiments exacerbés
De nues envies bleutées.
Un songe parfait,
Une utopie et
Des parallélismes fantaisistes.
Où es-tu Prince Charmant ?
"Tu n'auras qu'à suivre la piste"
M'a-t-on dit en chantant.
J'ai eu beau marcher toute la nuit,
Trois longs mois m'ont poursuivis en rêve,
J'ai parcouru un chemin désert de vie
Où les sapins même avaient soif de sève.
Des fossoyeurs m'ont souri alors
Perdues dans mes rêveries
Je me suis mise à pleurer sur mon sort
Ils me trouvèrent fort jolie.
Epuisée de recherches
Je me suis enfuie,
J'ai cueilli un trèfle
Qui m'a alors dit
Que le Prince Charmant venait de quitter Terre,
Qu'il voulait en finir avec la vie
J'ai désiré plus que tout de le faire taire
Mais dans sa détresse, il n'a rien senti.
   

Bande-son: Ben Harper - Morning Yearning