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Et le soleil s'écrasa dans l'herbe
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Et le soleil s'écrasa dans l'herbe
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7 octobre 2006

Dis-moi, ton coeur parfois s'envole-t-il, Agathe ?

Automne où se fânent les fleurs, où tombe les feuilles mortes des arbres.
Octobre, déjà.

Peut-être ai-je vécu un rêve. Vécu en vrai le songe. Car ce devait en être un, il était si près, je pouvais le toucher, le frôler, presque le saisir. La puissance des mots, leur poids sur ma conscience. Rien que de la souffrance. Il suffit d'un mot pour tout faire basculer. Etre heureux, mieux que ça, en état d'extase, puis, brutalement, profondément malheureux. Le Réveil.
Une minute de silence en guise d'anniversaire souvenir. Se rappeler de l'évement tragique, sa mémoire. J'aurais tellement aimé qu'elle soit là avec nous, je lui aurais tout donné. Elle aurait tant aimé être avec nous, encore longtemps, elle nous aurait tant donné.
Etrange, j'ai perdu la poésie. Les mots restent scotchés dans ma gorge, quelques fois les larmes me brouillent la vision, malgrè moi. Au détour d'une rue, le regard se perds à la cime des arbres déjà un peu éffeuillés, au vent qui les berce, et le souvenir refait surface. Je piétine de mes converses usées les feuilles ambrées, je préfère regarder mes pieds, les passants me dévisagent toujours lorsque je me sens le plus faible. Je tente de sourire avec elle, je souris vraiment, et partiellement, le coeur se fait plus léger.
Je suis même arrivée à me faire élire déléguée de classe. J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai accepté leur décision. J'aimerai qu'on me protège alors que c'est moi qui détient à présent la responsabilité de protéger les autres. Paradoxal. Je voudrais être forte, aussi forte que je veux bien le faire croire à mon entourage. S'ils me lisaient, comme ils seraient surpris de cette fragilité dans les mots...
J'aimerais tant effacer ma mémoire. Ce masoshisme qui me pousse à ressasser sans interruption ces instants passés avec lui anéantissent les lamelles de coeur qui me restaient...
Que de tristesse dans ces mots. Et pourtant, aujourd'hui est un jour sans. C'est la faute à Baudelaire.

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